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Conférence

Conférence mini colloque ALAI à BAnQ

Aujourd’hui, je présente une conférence à un colloque sur le droit d’auteur à la Grande bibliothèque de Montréal. La question que les personnes organisatrices m’ont demandé d’examiné stipule:

Institutions de mémoire et exceptions en matière d’éducation

Quelle est la portée, pour les activités éducatives des institutions de mémoire, de l’exception d’utilisation équitable et de l’exception spécifique qui vise les établissements d’enseignement ?

Source: ALAI Canada

La portée des exceptions au droit d’auteur dépend du contexte. Les établissements d’enseignement regroupes des communautés hétéroclites. Il convient donc d’analyser les ramifications en vertu d’une méthode que j’ai développé, qui se nomme Chantier de gouvernance juridique. Un combat de longue halène.

Mise en scène

Mon premier comité il y a 20+ ans: la réserve électronique de la bibliothèque de l’Université Concordia. Les questions juridiques étaient nombreuses, lesquelles m’ont mené à compléter un doctorat en droit ! Aujourd’hui, j’explore comment mobiliser mes recherche pour l’intelligence artificielle.

Ma présentation repose sur cette idée forte: les exceptions au droit d’auteur servent de méthode de rétroaction pour communiquer les besoins des communautés utilisatrices d’oeuvres protégées, il s’agit de l’écho ou l’image miroir du droit de propriété à saveur monopolistique des titulaires, son antithèse, son alter-égo. Sans celles-ci, les marchés ne peuvent se calibrer. Les transformations numériques seront sévèrement limitées, voires caduques. L’intérêt est donc de concevoir les exceptions, notamment en éducation, avec ouverture et bienveillance. Elles constituent un des vecteurs d’évolution des secteurs artistiques et des industries culturelles, de la communication et créatives.

CQFD, bien sûr. Vous vous en doutez, voici une plan dialectique (thèse, antithèse et synthèse).

1 Comprendre le nouveau droit de mise à disposition

En réalité, nous n’avons toujours pas compris comment mobiliser le numérique pour faire rayonner la culture québécoise. Le droit de mise à disposition fut édicté en 2012, en même temps que plein de nouvelles exceptions. L’équilibre est maintenu, mais les secteurs « en amont » de la chaîne démonisent ces dernières. Plaident-elles leur turpitude en ignorant leur nouveau droit de propriété?

1.1 Trois parties de l’éléphant

J’ai un faible pour la philosophie du droit. Il y a trois grandes écoles que les personnes doctorantes sont rapidement appelées à choisir pour élaborer leur projet de thèse: naturelle, positive et pluraliste.

L’artiste, les secteurs artistiques et l’acte de création original et la dimension naturelle du droit d’auteur. L’oeuvre comme « prolongement » naturel de l’acte de création. Le roman comme expression originale.

Les industries « trois C » (culture, communication, créatives) et la dimension positive du droit d’auteur. Mobiliser le droit de propriété quasi monopolistique pour façonner des marchés, l’importance des licences et de la gestion collective. Le marché du livre.

Les communautés utilisatrices d’oeuvres et la dimension pluraliste de l’oeuvre. Dimensions socio-économiques des contextes d’utilisation. La lecture publique.

La conceptualisation pluraliste  du droit d’auteur, au Québec, est émergente et. mal comprise. L’emphase est mise sur la destruction des marchés par les exception. C’est manquer plusieurs vertus de celles-ci, soit de combattre les freins aux transactions (silence, refus et avarice) ainsi que les défaillances des marchés (ignorance et oubli).

1.2 Pluralisme pour les oeuvres numérique

Le droit d’auteur édicte un système qui a trois parties: un droit de propriété et un droit artistique fort ; des exceptions flexibles ; des institutions pérennes, telles les cours de justice, les marchés (ou plateformes), et les institutions du patrimoine (bibliothèques, services d’archives et musées, ci-après BAM). Ces dernières sont la courroie de transmission entre la création et la diffusion. Toutes les parties ont un rôle symbolique, stratégique et structurant très important dans la calibration du système du droit d’auteur.

Source: APSDS, Foire aux questions sur le droit d’auteur, p. 16

2 Pourquoi les plateformes mangent la culture? (leçons tirées de la culture libre)

2.1 conceptions pluralistes émergentes de la licence

Simple: les renseignements personnels des personnes consomment une oeuvrent valent plus que le droit d’auteur sur celle-ci. Idem pour les photos de chaton que vous versez sur un réseau social ! La consommation de l’oeuvre vaut plus que la copie de l’oeuvre, surtout dans l’univers numérique.

Qui plus est, en échange d’un service informatique énergivore et carbo-intensif, à en noter le poste de transformation qui va gober le terrain adjacent à la Grande bibliothèque, nous libérons nos oeuvres numériques sous une licence mondiale, perpétuelle, transférable, gratuite et non-exclusif, pour notre droit d’auteur et nos renseignements personnels. Hé ben !

Métadonnées: administratives, techniques, descriptives. Il y a maintenant une dimension importante pour les métadonnées juridiques.

2.2 Conceptions pluralistes émergentes de l’oeuvre

Dans la mise à disposition, l’oeuvre numérique change également de nature:

  • Comme dit précédemment, les métadonnées prennent une valeur nouvelle et très importante
  • L’oeuvre elle-même se sectionne en parties infinies et se démultiplie en versions et formats. Sectionnée et ébruitée par échos, l’oeuvre glisse des mains de l’artiste. Comment distinguer l’oeuvre de ses paratextes et épitextes… ?
  • Les corpus (collections, inventaires, fonds, catalogues…) sont tout aussi importants, surtout si nous pouvons certifier les droits sur les oeuvres et les métadonnées qui les constituent. La certification juridique est un des éléments clé d’une transformation numérique réussie, laquelle nécessite un chantier de gouvernance juridique.

Restons calmes et lisons nos licences.

3 Réussir sa transformation numérique par le Cadre de gouvernance juridique

Matrice oeuvre / utilisation pour décortiquer les métadonnées juridiques pour des classes homogènes d’oeuvres protégées en vue de contextes d’utilisations. Regarder en amont et en aval, le cycle de vie des oeuvres sous votre égide. Veille sur les formats technologiques, l’offre et les pratiques du marché (eg. nombre d’exemplaires), les licences…

Politique institutionnelle pour codifier les 4 utilisations légitimes identifiées dans la figure ci-dessus. Le vrai défi est d’identifier les personnes responsables de documenter les processus et de prendre des décisions sur les risques. La politique doit être assortie de l’entité responsable d’émettre, mobiliser et faire respecter des lignes directrices (procédures) sur les dimensions d’utilisation légitime. Les lignes directrices (procédures) sont en phase avec les métadonnées juridiques.

Si vous mettez en place un tel système, les exceptions ne se frapperons qu’à la limite de votre imagination (ou, plus prosaïquement, à l’imagination de votre superviseur immédiat et de son répondant au contentieux). Oui, il m’arrive d’être un bibliothécaire malcommode 😉

Suites et perspectives : saisir les algorithmes par les fiducies d’utilité sociales

Mes collègues et moi avons configuré un agent conversationnel grâce à l’IA générative, nommée Gaby Says ™ | Gaby dit ™.  Mon modèle de gouvernance juridique s’applique pour déterminer un nouveau domaine de recherche…

C’est quoi une IA? Pour paraphraser les travaux d’Alain Turing, il y a 4 éléments:

un corpus d’entraînement + fonctions d’analyse + paramètre (poids) des fonctions + format de sortie = IA (ou, plus largement, algorithme)

Le message guide (prompt) met en branle tout le système.

Les BAM détiennent des corpus dont ont besoin les secteurs de l’IA générative pour constituer des algorithmes puissants. Serait-il envisageable de numériser nos oeuvres grâce aux exceptions d’une manière légitime et de les verser dans une fiducie d’utilité sociale ? N’y a-t-il pas un modèle d’affaire puissant pour réifier le droit d’auteur, ainsi que le dépôt légal (et d’autres régimes juridiques).

Conférence Information et savoirs Montréal

Soirée Mouvements et Perséides ce 24 octobre

Affichette de la Journée des savoirs ouverts 2024, le mot "mouvements" traverse une plage en forme de S grise aux accents bruns. Nes figures humaines stylisées soutiennent la plage de texte

Journée des savoirs ouverts 2024

La mobilisation des savoirs et la collaboration ouverte vous branchent? Ce 24 octobre, inscrivez-vous à cette journée électrisante qui rassemblera plus de 250 personnes au Conseil des arts de Montréal pour la Journée des savoirs ouverts 2024.

En « bonus » à cette fabuleuse initiative, la soirée Perséides, s’annonce riche en découvertes et en partages. Suivant le style Pecha Kucha, la programmation offre un panorama des initiatives envoûtantes pour le bien commun.

Balladodiffusion Conférence Droit d'auteur Québec

Balado sur le droit d’auteur

Copibec, qui gère les droits de reproduction dans le milieu de l’édition au Québec, annonce par voie de communiqué le lancement de trois épisodes de balados qui traitent du droit d’auteur. Disponibles dès maintenant sur Spotify, Apple Podcasts et YouTube, Copibec précise que:

Produite et réalisée par Denis Martel, la série vous plonge au cœur des moments les plus marquants de l’histoire du droit d’auteur à travers des entretiens captivants avec des créateurs et créatrices, des spécialistes et des juristes. Les entrevues menées à Paris et dans diverses régions du Canada offrent une perspective inédite et inspirante sur ce sujet essentiel.
Source: Courriel de Copibec, reçu le 20 septembre 2024

La série est animée par Farell Morisset couvre un siècle d’histoires du droit d’auteur.

BAnQ Conférence CultureLibre.ca Exceptions au droit d'auteur

Colloque ALAI-BAnQ du 3 octobre: droit d’auteur

J’ai l’énorme privilège d’être conférencier invité le 3 octobre prochain à un colloque sur le droit d’auteur à la Grande bibliothèque de Montréal. La question que les personnes organisatrices m’ont demandé d’examiné stipule:

Institutions de mémoire et exceptions en matière d’éducation

Quelle est la portée, pour les activités éducatives des institutions de mémoire, de l’exception d’utilisation équitable et de l’exception spécifique qui vise les établissements d’enseignement ?

Source: ALAI Canada

Pour m’amuser un peu, j’ai lancé Microsoft Edge, le fureteur Internet de la multinationale américaine, afin de consulter Copilot, l’outil d’intelligence artificielle générative propulsée par le moteur d’OpenAI ChatGPT à la sauce des données de Bing. Voici mon message guide, ainsi que l’extrant:

 

Vous êtes un bibliothécaire dans une université québécoise. Vous détenez également un doctorat en droit sur le droit de d’auteur dans le contexte numérique. Répondez à la question suivante, qui traite des Institutions de mémoire et exceptions en matière d’éducation:

Quelle est la portée, pour les activités éducatives des institutions de mémoire, de l’exception d’utilisation équitable et de l’exception spécifique qui vise les établissements d’enseignement ?

Copilot
Génération de vos réponses…

Envoyé par Copilot :
Les exceptions en matière de droit d’auteur pour les activités éducatives des institutions de mémoire, telles que les bibliothèques, les musées et les archives, sont principalement encadrées par deux types d’exceptions : l’exception d’utilisation équitable et les exceptions spécifiques pour les établissements d’enseignement.

1. Exception d’utilisation équitable
L’utilisation équitable permet aux utilisateurs d’utiliser des œuvres protégées sans l’autorisation du titulaire du droit d’auteur, à condition que l’utilisation soit équitable et pour des fins spécifiques telles que la recherche, l’étude privée, l’éducation, la parodie, la satire, la critique, le compte rendu ou la communication de nouvelles1. Pour déterminer si une utilisation est équitable, la Cour suprême du Canada a établi six critères :

Le but de l’utilisation : Par exemple, une utilisation à des fins éducatives est plus susceptible d’être considérée comme équitable.
La nature de l’utilisation : L’utilisation non commerciale est souvent plus équitable.
L’ampleur de l’utilisation : Utiliser de courts extraits est généralement plus acceptable.
Les solutions de rechange à l’utilisation : Si l’œuvre peut être utilisée d’une autre manière sans enfreindre le droit d’auteur.
La nature de l’œuvre : Certaines œuvres peuvent être plus protégées que d’autres.
L’effet de l’utilisation sur l’œuvre : Si l’utilisation affecte négativement la valeur de l’œuvre1.
2. Exceptions spécifiques pour les établissements d’enseignement
Les exceptions spécifiques pour les établissements d’enseignement permettent des utilisations plus larges dans un contexte éducatif. Ces exceptions incluent :

Reproduction à des fins pédagogiques : Les enseignants peuvent reproduire des œuvres pour les utiliser en classe.
Questions d’examen : Les œuvres peuvent être reproduites pour les examens.
Représentations : Les œuvres peuvent être présentées en classe sans autorisation.
Reproduction d’émissions : Les émissions peuvent être enregistrées et utilisées en classe.
Œuvres disponibles sur Internet : Les œuvres accessibles gratuitement sur Internet peuvent être utilisées à des fins éducatives2.
Ces exceptions permettent aux institutions de mémoire de soutenir les activités éducatives tout en respectant les droits des titulaires de droits d’auteur. Il est important de toujours citer les sources et de respecter les conditions spécifiques de chaque exception pour éviter toute violation du droit d’auteur.

Si vous avez des questions supplémentaires ou besoin de précisions, n’hésitez pas à demander !

1: Bureau du droit d’auteur 2: Gouvernement du Québec

Source: Copilot de Microsoft Edge, accédé via l’Université Concordia à Montréal

Pas mauvais, mais certainement trop élémentaire pour ce que j’ai en tête 😉 Je présenterai une version simplifié du Cadre de gouvernance juridique que j’ai développé pendant mes études doctorales en droit.

Fidèle à mon habitude, je verserai mes notes ici, bientôt, très bientôt.

Conférence

Wikipédia à Québec : invitation à la première édition de l’école d’automne de l’Institut WikiGLAMU

Sans l’ombre d’un doute, il s’ajit d’un événement marquant de l’automne pour la culture libre au/à Québec ! Voici un copier-collé d’une note circulant sur des listes de diffusion:

 

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Bonjour,

 

Nous avons le plaisir de vous inviter à participer à deux journées intensives d’échange, de réflexion et de formation sur l’utilisation des projets Wikimédia dans les institutions de type « GLAMU » (Galleries, Libraries, Archives, Museums, Universities).

Cet événement entièrement gratuit se tiendra les 31 octobre et 1er novembre 2024 à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec. Notez que la date et le lieu retenus visent à permettre aux personnes participantes de prendre part à un autre évènement wikimédien qui a lieu en parallèle à Québec, soit la Wikiconvention francophone 2024 (31 octobre au 3 novembre).

Personnes visées : les professionnel·les des institutions qui ont un intérêt ou qui mènent déjà des projets relatifs à l’écosystème Wikimédia et les savoirs libres dans leur milieu de travail (exemple : personnes enseignantes qui utilisent Wikipédia en classe, bibliothécaires qui utilisent Wikidata pour documenter leurs institutions, archivistes qui utilisent Wikisource pour transcrire des documents, muséologues qui diffusent des images dans Wikimédia Commons, etc.)

Le déroulement des journées reposera sur la co-création et l’apprentissage entre les pairs afin de solliciter l’intelligence collective du groupe.

Au cours de ces deux journées, vous aurez l’occasion de :

  • Expérimenter des outils et des activités afin de prendre part aux projets Wikimédia dans un environnement professionnel.
  • Explorer la diversité des possibilités offertes par Wikipédia, Wikimédia Commons et Wikidata dans le contexte des institutions patrimoniales, culturelles, d’enseignement et de recherche.
  • Contribuer à la mise en place d’une communauté de réflexion et de pratiques relative aux projets Wikimédia dans les institutions patrimoniales, culturelles, d’enseignement et de recherche au Québec.  

Qu’est-ce que l’Institut WikiGLAMU ?

L’Institut WikiGLAMU est une initiative créée et organisée par et pour les professionnel·les des bibliothèques, des archives et des établissements d’enseignement et de recherche du Québec.

L’acronyme GLAM est relativement connu, mais il y manque à notre avis la présence d’une institution majeure de la culture libre, soit les universités et les autres institutions postsecondaires, d’où leur ajout au sein de l’acronyme.

Les organisateur·trices envisagent une activité annuelle qui se déroulerait à travers le Québec pour activer des réseaux de réflexion et de partage entre professionnel·les. Le but ultime est de se connaître et de s’entraider pour stimuler la culture libre dans les institutions québécoises, en plus de démocratiser l’accès à l’information à travers des projets de savoirs libres comme les projets Wikimédia.

 

Candidature 

Pour envoyer votre candidature et faire partie de la cohorte inaugurale de l’Institut WikiGLAMU, veuillez bien vouloir remplir le formulaire de mise en candidature en ligne disponible à l’adresse suivante : https://forms.gle/AqbFhErqYWFgRR2y5.

 

La programmation, en cours d’élaboration, sera établie une fois que nous connaîtrons le profil des personnes participantes. C’est pourquoi il est important de bien décrire dans le formulaire de mise en candidature vos besoins, intérêts et attentes pour aider à orienter la programmation.

 

Dates importantes

  • Mise en candidature du 3 septembre au 22 septembre 2024
  • Évaluation des candidatures du 23 septembre au 27 septembre 2024
  • Candidatures retenues annoncées le lundi 30 septembre 2024
  • Finalisation de la programmation 15 octobre 2024 (sous réserve de modifications)
  • Déroulement de l’Institut WikiGLAMU 31 octobre 2024 et 1e novembre 2024

 

Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire et espérons vous accueillir nombreux et nombreuses lors de ces journées de formation.

 

[Signé, les 3 personnes organisatrices]

Commerce et Compagnies Droit d'auteur Grande Bretagne Rapport et étude Vie privée et anonymat

Étude sur les contrats d’utilisation des IA génératives

Le centre Create de l’Université de Glascow propose une nouvelle étude (white paper) qui pose un regard sur les contrats d’utilisation des outils de l’intelligence artificielle générative, déposée le 24 mai dernier dans l’archive Zenodo sous le titre Private Ordering and Generative AI: What Can We Learn From Model Terms and Conditions? Voici le résumé d’origine:

Large or “foundation” models, sometimes also described as General Purpose Artificial Intelligence (GPAI), are now being widely used to generate not just text and images but also video, games, music and code from prompts or other inputs. Although this “generative AI” revolution is clearly driving new opportunities for innovation and creativity,  it is also enabling easy and rapid dissemination of harmful speech such as deepfakes, hate speech and disinformation, as well as potentially infringing existing laws such as copyright and privacy. Much attention has been paid recently to how we can draft bespoke legislation to control these risks and harms, notably in the EU, US and China, as well as considering how existing laws can be tweaked or supplemented. However private ordering by generative AI providers, via user contracts, licenses, privacy policies and more fuzzy materials such as acceptable use guidelines or “principles”, has so far attracted less attention.  Yet across the globe, and pending the coming into force of new rules in a number of countries, T&C may be the most pertinent form of governance out there.

Drawing on the extensive history of study of the terms and conditions (T&C) and privacy policies of social media companies, this  paper reports the results of pilot empirical work conducted in January-March 2023, in which  T&C were mapped across a representative sample of generative AI providers as well as some downstream deployers. Our study looked at providers of multiple modes of output (text, image, etc), small and large sizes, and varying countries of origin. Although the study looked at terms relating to a wide range of issues including content restrictions and moderation, dispute resolution and consumer liability, the focus here is on copyright and data protection. Our early  findings indicate the emergence of a “platformisation paradigm”, in which providers of generative AI attempt to position themselves as neutral intermediaries similarly to search and social media platforms, but without the governance increasingly imposed on these actors, and in contradistinction to their function as content generators rather than mere hosts for third party content. This study  concludes that in light of these findings, new laws being drafted to rein in the power of “big tech” must be reconsidered carefully, if the imbalance of power between users and platforms in the social media era, only now being combatted, is not to be repeated via the private ordering of the providers of generative AI.

Source: Create (UK)

Le document d’une trentaine de pages propose deux tableau synthèse pour les questions de droit d’auteur et de vie privée / renseignements personnels des contrats d’utilisation de treize systèmes d’IA générative. Voici les champs de ces tableaux:

Analysis of copyright clauses

  • Who owns the copyright over the outputs and (if any indication is found) over the inputs?
  • If a copyright infringement is committed, who is responsible?
  • Is there any procedure in force to avoid or at least minimise the risk of copyright infringement?

Analysis of privacy policies

  • Mention CCPA rights (California), EU or UK GDPR?
  • Mention rights other than erasure explicitly, and do they give a form to claim your rights?
  • Offer an email address to claim DP rights?

J’apprécie beaucoup des efforts de ce centre de recherche en droit britannique.

Lettres Résumé Standards

Fabuleux manuel libre sur LaTeX, merci Éric Guichard

Un jour, avant mon trépas je l’espère, j’aurai le loisir de produire et diffuser un texte savoureux, fabuleux, où l’on sent le dévouement et la passion de l’auteur. Un texte qui vient du coeur mais qui existe (persiste!) pour la lectrice. Un don de soi… merci Éric Guichard de me donner cet exemple d’ouvrage qui enrichit notre expérience collective !

Je vous invite chaleureusement à télécharger l’incontournable LaTeX pour littéraires, éditeurs et designers: version 2024 (FR, 25 Mo, 114 pages, CC-NC-SA).

Je n’ai jamais autant voulu encoder un document (en passant, je crie vivement le TEI!) puis le mettre en bonne et due forme.

Malvoyant Revendication

Néologisme: la verbalisation des données

Je reçois beaucoup de courriels pour des colloques, congrès, communications savantes. Parfois, celles-ci proposent des images pour atirer l’attention du scientifique distrait: portrait des personnes intervenantes, des logos de labos ou d’universités, voire du texte… qui n’est pas réellement du texte, mais des pixels que mon cerveau peut interpréter comme du texte. Les pires sont les images haute résolution de plus d’un méga-octet, comme si nous avons tous un ordinateur avec écran haute résolution connecté à Internet par débit de données haute vitesse… et surtout au moins un oeil qui puisse capter et interpréter ces images, décoder les éléments, y entrevoir du texte. Il s’agit bien de la majorité d’entre nous, mais pas tous.

Il y a deux groupes qui n’ont pas ces loisirs: les malvoyants et les machines.

Selon le Petit Robert, « verbaliser » désigne soit « dresser un procès verbal » (pour un policier, donner une contravention), soit « exprimer, extérioriser au moyen du langage » une émotion. Si l’on se fie aux blogue Data Nudge, il y aurait maintenant un 3e sens possible, celui d’exprimer en mots une image.

Car, beaucoup d’efforts sont portés pour transformer les données en images. Dans ce cas, il est question de la visualisation de données, soit de mettre une idée ou un sujet en images. La verbalisation serait son corrolaire: une fois la représantation des données en image faite, il faut ensuite la verbaliser pour les malvoyants et les liseuses numériques.

L’enjeu est l’accessibilité du web pour les malvoyants et autres truchements automatiques tels que les lecteurs audio de contenu numérique. Concrètement, il s’agit de renseigner la balise « alt text » d’une Image en HTML pour la rendre lisible… aux machines qui lisent pour les humains.

Il s’agit d’une idée importante pour l’accessibilité du web, celle de verbaliser ses images, surtout si celles-ci représentent des éléments picturaux qui ne sont pas lisibles par la machine. Je suis coupable de ne pas toujours prendre la peine de verbaliser les images que j’utilise dans ce carnet numérique. Pour savoir désigner un problème, toujours faut-il le nommer convenablement.

Une image vaut bien mille mots, après tout. Et, vice versa. Verbalisons nos images, pour le bien de tous.

Conférence Diversité culturelle France Québec

Questions juridiques de l’IA pour la découvrabilité des contenus artistiques et culturels

Ce texte est un brouillon :: veuillez excuser les imprécisions ou les fautes éventuelles…

Selon l’Office québécois de la langue française, la découvrabilité est un néologisme qui désigne:

Potentiel pour un contenu, disponible en ligne, d’être aisément découvert par des internautes dans le cyberespace, notamment par ceux qui ne cherchaient pas précisément le contenu en question.

La question est d’une importance capitale pour assurer une visibilité minimale aux créatrices et créateurs d’ici, surtout dans un contexte de domination des grandes plateformes internationales qui carburent à la popularité propulsée par des algorithmes. Voici quelques éléments juridiques pour en saisir les contours, à l’attention des personnes inscrites au MOOC sur la décourabilité des contenus francopghones (disponible sur la plateforme FunMOOC).

Pour dire les chose d’amblée: je privilégie une approche théorique pluraliste, plutôt que naturaliste ou positiviste, pour saisir l’impact du numérique sur le droit d’auteur. Il s’agit de ces idées que j’ai mobilisé pour le projet Savoir commun du cinéma de la Cinémathèque Québécoise, notamment sa politique d’ouverture de données.

0. De quoi se nourrit un algorithme?

L’intelligence artificielle, qu’elle soit générative ou prédictive, mobilise des algorithmes. Selon Alain Turing (Longo 2018), ceux-ci se construisent à partir de quatre éléments essentiels: (1) un corpus source constitué de données, documents et corpus ; (2) des fonctions statistiques ou informatiques; (3) des paramêtres pour ces fonctions; et (4) un format de sortie. Donc, sans les corpus au sein de nos organisations artistiques ou culturelles, l’IA ne peut pas faire son travail convenablement.

1. La mise à disposition dans Internet sous le prisme du droit d’auteur

Le Canada a ratifié les « traités Internet » de l’OMPI datant de la fin du 20e siècle en 2012. Nommée droit de mise à disposition par Internet constitue un nouveau droit de propriété conféré aux titulaires du droit d’auteur, il fut édicté en tant qu’exécution en public. Il est primordial de comprendre l’impact de ce choix: maintenant, l’art et les livres numériques se comportent comme un signal radio. Les marchés économiques sont donc bouleversés, jadis des artefacts minutieusement publiés ou reproduits, les oeuvres sont mobilisés par des effets réseaux sur des plateformes étrangères. Cette nuance juridique induit un changement de la nature même de l’oeuvre protégée.

1.1. De nouveaux objets sous l’égide du droit d’auteur

L’oeuvre (un livre, une peinture, les paroles d’une chançon, etc.) est l’objet principal du droit d’auteur. Outre le changement de sa nature (voir point précédent), le droit d’auteur canadien doit maintenant gouverner deux classes nouvelles: les métadonnées et les corpus. Les métadonnées sont les information descriptives, administratives et techniques sur une oeuvre. Un corpus est un concept plus vaste et désigne l’ensemble d’un fonds, d’une collection ou d’un inventaire. En droit d’auteur, le concept pertinent est la compilation. Les corpus et les métadonnées sont des objets ésotériques en droit d’auteur mais constituent la pierre angulaire de l’univers numérique. Les concepts d’originalité et de droit moral, si importantes dans la doxa du droit d’auteur, se perdent dans les détails. C’est la juxtaposition des oeuvrtes qui compte.

1.2 Dépouillement du contrat sur le numérique

Les grandes plateformes numériques jonglent avec des modulations de la licence en droit d’auteur: la licence non-exclusive. Je peux verser la même photo d’un chaton sur plusieurs réseaux sociaux, chacun m’impose une license non-exclusive, mondiale, gratuite, perpétuelle et transférable. Ce genre de pratique commerciale était impenseable jadis. Aujourd’hui, nous l’acceptons sans réfléchir. Par ailleurs, la valeur des renseignements personnels des personnes qui intéragissent avec l’oeuvre ont maintenant plus de valeur que les droits sur l’oeuvre numérique: c’est la juxtaposition de l’oeuvre avec sa lectrice qui compte.

2. Cadre de gouvernance juridique du numérique

Pour saisir les opportunités du numérique, une approche nouvelle est nécessaire.

2.1 Un chantier juridique pour la transformation numérique

Le chantier juridique constitue une étape de validation pour articuler les approches souhaitées aux situations complexes en droit. Il s’agit d’un exercice qui peut s’étaler sur plusieurs années autour des oeuvres, métadonnées et corpus visés, en lien avec les communautés actives dans un projet. L’idée de base est d’anticiper le cycle de vie complet de l’interaction entre les objets de droits (oeuvres, métadonnées, corpus) et les sujets de droits (personnes, plateformes, organisations).

Les phases pertinentes sont:

  • Un inventaire des « classes documentaires (œuvres) » (collections / corpus / etc.) en fonction de leur statut juridique;
  • Un inventaire des « contextes d’utilisation » (services documentaires) des collections;
  • Une synthèse des considérations juridiques des conditions d’acquisition des documents; puis
  • La production d’une matrice œuvres-utilisation;
  • L’élaboration d’une politique et de quelques procédures sur le droit d’auteur, qui doivent «cheminer» aux bonnes instances .

Exemple: le projet des Savoirs communs du cinéma de la Cinémathèque Québécoise.

2.2 Des politiques, procédures et contrats

Suite aux analyses et recensements du chantier juridique, il convient de revisiter toutes les politiques, procédures et contrats types employés par l’organisation pour mettre en place le nouveau cadre de gouvernance souhaité.

Schéma synthèse des choix juridiques à valider lors du chantier:

Afrique Bibliothécaire Conférence

Colloque sur l’IA générative et les SIC au Sénégal: quelques jours pour faire une proposition

L’Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD) à Dakar au Sénégal organise un Colloque en Sciences de l’Information et de la Communication [SIC] en Afrique du 24 au 26 juillet 2024 sur le thème « Les sciences et métiers de l’information et de la communication à l’épreuve de l’intelligence artificielle». L’appel de communications est ouvert jusqu’à la fin de cette semaine via l’outil ConfTool.

Je vous invite à prendre connaissance du texte de l’appel de contributions, lequel propose un argumentaire et des axes de réflexion absoluments pertinents. Je tiens à féliciter le comité scientifique pour ce fascinent travail de synthèse. Comme apperçu, voici la bibliographie proposée en page 9:

Bergonzoli, F. (2018). L’automatisation au cœur de la gestion documentaire. Solutions numériques.
Bill Gates (29 janvier 2015). Préoccupé par la superintelligence artificielle. Le Monde. https://www.lemonde.fr/bill-gates-est-preoccupe-par-la-super-intelligence-artificielle.html
Boumhaouad, H. (2017). Pratiques info-communicationnelles des usagers des dispositifs numériques : Théorie de l’acteur-réseau. Les Cahiers du numérique, 13(3), 137-166.
Brown, C. (dir.). (2018). Archival futures. Londres, Facet Publishing.
Caron, D. J. (2021). Écosystème de la transformation de l’administration publique vers le numérique. Québec, Presses de l’Université du Québec.
Commission européenne (2020). Intelligence artificielle. Une approche européenne axée sur l’excellence et la confiance ». Livre blanc COM (2020) 65 final. https://eur-lex.europa.eu/legalcontent/EN/TXT/?uri=CELEX:52020DC0065
Guzman, A. L., & Lewis, S. C. (2020). Artificial intelligence and communication: A human–machine communication research agenda. New media & society, 22(1), 70-86.
Hawking, S. (3 décembre 2014). L’intelligence artificielle pourrait mettre fin à l’humanité. Le Monde https://www.lemonde.fr/hawking-l-intelligence-artificielle-pourrait-mettre-fin-a-l-humanite.html
Lamouroux, M. et Ferchaud, B. (2006). Journée d’étude ADBS : L’impact du numérique sur l’évolution des modes de travail. Documentaliste-Sciences de l’Information, 43(3-4), 242-246.
LeCun, Y. (2016). L’apprentissage profond, une révolution en intelligence artificielle. La lettre du Collège de France, (41), 13.
Lyseggen, J. (2017). Outside Insight: navigating a world drowning in data. Penguin UK.
Podolny, S. (2015). If an algorithm wrote this, how would you even know?. The New York Times, 7(03).
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