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Appel de communication Document numérique Histoire et sciences sociales Professeur

Appel à articles : Cahiers du numérique sur les humanités numériques

À lire absolument sur le site de Olivier Le Deuff, l’appel à articles pour un numéro thématique sur les humanités numériques pour la revue savante les Cahiers du numérique.

Je prends la liberté de le reproduire en son entièreté ici, dans la section commentaires.

Malheureusement, je suis très déçu de la teneur du contrat d’édition qui est diffusé via le site de la revue :

Dès l’acception par l’éditeur de publier l’œuvre, l’auteur(s) cède(nt), en tant que de besoin, à titre exclusif à LAVOISIER tous les droits de représentation et de reproduction, y compris tous les droits d’adaptation, de traduction, et ce,
pour toutes destinations

Très moche – serait-il possible de verser une version en accès libre de sa contribution ?

La question est pertinente d’autant plus que un thème sous-jacent des digital humanities concerne justement de la mécanique d’accès et de partage de l’information !

En fait, un membre du comité éditorial a très gentiment indiqué qu’il est possible de verser la version « pré-impression » de l’article dans un dépôt institutionnel. Merci beaucoup !

Conférence CultureLibre.ca Information et savoirs Web 2.0

Blogues de doctorants

Le 7 mai prochain à 14h30, je vais participer au colloque de l’ACFAS sur l’accès libre à la science pour parler de mon blogue. En fait, saviez-vous que le billet que vous êtes en train de lire constitue précisément mon 2000e texte sur culturelibre.ca ? Aussi, ayant lancé mon blogue le 26 avril 2005, il aura 8 ans dans moins de 2 semaines !

Au début, j’avais une approche borgésienne, je me disais qu’à force de répondre à des questions sur le droit d’auteur, j’aurai pu résoudre la plupart des questions bibliothéconomiques sur le sujet… il faut dire que je ne me suis pas consacré uniquement au service de la communauté, découvrant que les bibliothécaires préfèrent des échanges plus humains (et ce qui explique
probablement que je ne reçois pas beaucoup de commentaires).

Depuis que j’ai intégré le programme de doctorat à la Faculté de droit de l’Univeristé de Montréal, le ton et le contenu a sensiblement changé. J’y consigne des résumés de lecture, des conférences et autres bribes académiques. Il s’agit de cela dont je veux parler, mais aussi du devoir de réserve du doctorant qui doit préserver sa thèse pour son comité… Au fait, deux billets récents sur les blogues de doctorants :
Blog de science et doctorat: Un atout pour votre carrière scientifique (Laurence Bianchini, le vendredi 5 avril 2013 sur MyScienceWork.com)
Why grad schools should require students to blog (par Maria Konnikova, 12 avril 2013 sur son blogue du Scientific American)

Finalement, je réfléchis aux cadres théoriques à citer pour ma présentation. Voir à ce sujet ce billet sur OutFind.ca,mon autre blogue « de travail » en anglais, qui expose certaines théories sur
l’interaction entre chercheurs… Darnton

Darnton, Robert “What is the history of books? Revisited” in Modern Intellectual History, 4,3(2007), pp. 495–508 2007, Cambridge University Press http://www.tlu.ee/files/arts/5911/Darnt54ab2def2c75a6d8fe64ed62efc3cb84.pdf
doi:10.1017/S1479244307001370

Au plaisir de
vous voir à Québec les 6 au 8 mai
prochain au congrès de
l’ACFAS !

Accès libre Information et savoirs Professeur Québec Rapport et étude Revendication

Association Science Bien Commun

Je vous invite à devenir membre et participer à une association dont je suis membre du conseil d’administration : l’Association Science et bien Commun.

J’ai découvert le groupe suite à ma participation à la Nuit de la liberté à Québec et surtout, grâce à Florence Piron, professeure en communication à l’Université Laval.

Le groupe s’intéresse aux politiques scientifiques d’États, à l’accès libre mais aussi à l’éthique des sciences. J’étais assez familier avec les deux premiers thèmes, mais j’ai découvert le dernier par le biais de ce numéro spécial d’Éthique publique sur le thème : Responsabilité sociale et éthique de la recherche.

Je vous invite de devenir membre de l’Association Science et bien commun.

Accès libre Conférence Histoire et sciences sociales

Forum mondial des sciences sociales (FMSS) à Montréal du 13-15 octobre 2013

Le FMSS se tiendra à Montréal sous le thème « Transformations sociales et ère numérique » qui s’articule autour de deux axes et se décline sur plusieurs thèmes associés,qui sauront plaire à plusieurs lecteurs de mon humble carnet:

Premier axe : comment les technologies numériques transforment-elles les différentes sphères de la vie sociale ?
[…]
Le savoir numérique est-il un patrimoine mondial?
Commerce électronique: nouvelles formes de travail, travail libre
[…]
Convergence médiatique: régulation et contrôle
[…]
Imaginer une cyber-dystopie
Pauvreté et inégalités: divisions numériques et autres
Représentations des technologies numériques au cinéma et dans la fiction
Code: interaction humain-ordinateur/design de matériel informatique et de logiciels
Piratage informatique et jeux vidéos
Deuxième axe: comment transforment-elles les sciences sociales?
Science citoyenne: engagement et expertise
Big Data: fin de la théorie?
Science (sociale) informatique: moyens du savoir
Visualisation des données et résultats
Bibliothèques et archives
Collaborations entre disciplines et travail à distance
Impact, évaluation et responsabilité
Éthique de la recherche électronique
L’édition savante a-t-elle un avenir?
Libre accès/code source libre/libre évaluation des pers
Science et politique de recherche
Marchandisation de la donnée et la recherche
Changer les pratiques de recherche

Nous avons jusqu’au 15 janvier 2013 pour proposer un panel (2 heures, 3-6 personnes) ou une communication individuelle.

Droit d'auteur Histoire et sciences sociales

Tango à trois ou l'histoire du droit d'auteur

Sur l’histoire du droit d’auteur, je recommande, pour une appropriation rapide du sujet, le début de la thèse doctorale de Pierre-Emmanuel Moyse, disponible dans Internet ici:
https://papyrus.bib.umontreal.ca/jspui/handle/1866/2391
Le texte est juridique, mais le Titre I retrace l’histoire du droit d’auteur – en partie.

Pour le reste, en tant que chercheur, il faut faire attention de ne pas s’embourber dans la rhétorique qui entoure le sujet dans la société civile (à moins de l’étudier, bien sûr!)

Sommairement, le 18e siècle est caractérisé par l’émergence de la rhétorique des éditeurs, donnant naissance au Statute of Ann de 1706-8 (et le début du système du Copyright) pour coordonner les activités commerciales; le 19e siècle donne lieu à l’émergence de la rhétorique des auteurs, pour coordonner les activités éditoriales (et le début du système du droit d’auteur); puis le 20e siècle amène l’utilisateur dans l’équation, suite à une succession de développements technologiques qui culmine à la fin de 20e et début du 21e avec les bouleversements numériques.

D’où le triptyque: créateur – industrie – utilisateur; un tango à trois.

Ironiquement, les systèmes du droit d’auteur et du copyright ont convergé au cours du 20e siècle. En effet, la thèse doctorat de Alain Strowel de 1993 expose avec justesse que les différences ne sont que rhétorique et ne sont simplement plus significatives (les pays de « droit d’auteur » exposent des caractéristiques du système de copyright et vice versa, ce qui rend la distinction généralement triviale). Il faut dont développé d’autres outils analytiques pour sortir de la rhétorique…

Je manque de temps pour étayer cette réflexion (en fait, je vous suggère fortement la lecture du texte de Strowel si vous pouvez mettre la main dessus). Également, je vous propose, pour d’autres lectures (pas nécessairement sur la question de l’histoire du droit d’auteur) la catégorie « bibliographie » de mon blogue.

Internet

Quand Internet fait partie de nos vies

J’ai bien aimé ce billet de Martin Lessard intitulé « Internet comme sixième sens? » – une belle réflexion sur le rôle et l’influance d’internet dans nos vies.

Bien aimé cette citation :

Il faudra éventuellement se demander quel type de prédisposition il faut pour qu’Internet devienne ainsi un telle source d’inspiration. À celui qui sait distinguer la crédibilité d’une information, Internet est le plus passionnant des outils d’apprentissage. Pour l’incompétent, c’est une illusion fatale qui l’enferme dans ce qu’il croit déjà savoir.

BAC LAC Bibliothèque nationale Document numérique

Bribes de notre bibliothécaire national (fédéral)

Le 31 mai dernier, Daniel J. Caron, le grand patron de Bibliothèque et Archives Canada (la bibliothèque nationale fédérale), a livré le discours d’ouverture du congrès annuel de la Canadian Library Association. Son discours est livré en version intégrale sur le site de l’institution fédérale.

Il faut dire que ce discours a soulevé une certaine contreverse vu les coupures massives annoncées il y a quelques temps (pour les détails, voir le site d’information offert par le syndicat des profs d’Université Canadiens). J’ai eu vent que certains collègues ont songé à perturber la présentation du Bibliothécaire et archiviste national, mais, au final, les collègues qui assistaient au congrès de la CLA ont poliment écouté Mr. Caron (je n’y étais pas).

Il faut dire que Dr Caron a enseigné à l’École nationale d’administration publique à Gatineau pendant plusieurs années et détient un doctorat en sociologie. Je trouve son approche très structurée sur le plan conceptuel et je déplore qu’il n’y ait pas plus de débats autour de ses idées puisque mes collègues concentrent leur grogne autour de ses actions.

Bref, voici quelques bribes de son discours qui ont retenu mon attention :

Les technologies de l’information et des communications, en remplaçant le livre imprimé par un texte numérique, transforment indéniablement la lecture linéaire en une expérience multidirectionnelle.

Cette expérience comprend de nombreuses voix, qui s’expriment sur des plateformes interactives (comme des blogues et des wikis) et qui créent un effet de polyphonie, car la voix de l’auteur n’est plus qu’une voix parmi tant d’autres.

[…]

Nombreux sont ceux et celles qui pensent que nous abandonnons le paradigme de l’imprimé.

Jamais un si grand nombre de personnes n’a été en mesure de communiquer autant d’information à un public si large, aussi rapidement et à si faible coût.

Dans la sphère sociale, la commodité et la rapidité de la communication numérique remettent inévitablement en cause la pertinence de nombreuses pratiques organisationnelles apparues à l’époque où l’information était consignée sur des supports matériels.

En effet, en transformant le principal moyen d’enrichir, de préserver et de communiquer le savoir, on modifie jusqu’à la base épistémologique de la recherche, de la création et de la diffusion de ce savoir.
Selon moi, la conséquence fondamentale de la numérisation de l’information est que cette dernière est libérée de son contenant.

[…]

Les bibliothèques ont toujours été guidées par le même principe de base : l’accès démocratique à l’information.

De nos jours, cette mission fondamentale exige aussi que l’on facilite l’accès démocratique au processus participatif de création et de diffusion de l’information.

L’apparition d’une multitude de moyens de communication électronique (comme les blogues, les wikis, les vidéos et les baladodiffusions, pour ne nommer que ceux là) a enrichi la littératie prise dans son sens traditionnel, et qui désigne la capacité de recevoir et d’envoyer des textes écrits.

Parallèlement, la chute continue des prix des ordinateurs et des programmes a considérablement amoindri les obstacles économiques qui entravaient l’utilisation démocratique de ces moyens de communication.

Par conséquent, en plus de transmettre aux citoyens des connaissances de base, nous devons aussi leur montrer comment ils peuvent naviguer dans un océan de ressources documentaires et participer pleinement aux nombreux forums électroniques.

Plus le XXIe siècle avance, plus la translittératie constitue un aspect essentiel d’une population informée.

Dans notre nouvelle société numérique, une bibliothèque est bien plus qu’un simple dépôt du savoir : c’est un rouage au sein d’un circuit de communication intégré dans un réseau du savoir, et qui favorise le dialogue plutôt que d’imposer le silence.

[…]

Rappelons nous toutefois ce que le psychologue Daniel Kahneman, titulaire d’un prix Nobel, a souligné avec tant de perspicacité.

En raison d’un biais cognitif, l’être humain est prédisposé à l’aversion aux pertes, ce qui l’empêche souvent de voir les futurs gains possibles.

Avant de donner un aperçu de ces gains possibles, précisons que la diminution de l’importance traditionnellement accordée au livre ne nous oblige nullement à renoncer au principe de l’accès démocratique à l’information, qui a toujours fait partie du travail consistant à améliorer la littératie.

À titre de comparaison, les gens continuent de boire du lait même si le laitier ne fait plus de porte à porte.

De la même façon, bien que la réflexion à long terme cède sa place à des unités plus courtes de discours interactif, les gens lisent et écrivent plus que jamais.

Cependant, la littératie à l’ère numérique demande des aptitudes, des compétences et des orientations différentes.

Il faut que les professionnels de l’information deviennent des guides et des catalyseurs, plutôt que des gardiens de la culture qui transmettent à une population passive la sagesse acquise au fil du temps.

[…]

Les bibliothèques pourraient elles tirer profit de leur vaste expérience dans l’art d’acquérir des documents permettant de formuler des opinions éclairées?

Pourraient elles fournir le moyen d’éliminer ces filtres pour que les internautes puissent consulter l’information qui n’est pas nécessairement conforme à leurs idées?

Autrement dit, les membres de la collectivité des bibliothèques peuvent ils innover, de façon à implanter les valeurs de base de leur profession dans les nouveaux contextes créés par l’infosphère?

[…]

Enfin, à ceux qui voudraient s’entêter à maintenir le statu quo sous prétexte de défendre l’intérêt national, je répondrai ceci.

Nous pourrions conserver nos vieilles méthodes et acquérir et cataloguer seulement les objets matériels qui parviennent jusqu’à nous.

Par contre, dans 50 ans, nous ne serions pas en mesure de rendre compte de la grande quantité de documents numériques produits par les Canadiens au cours de la première moitié du XXIe siècle. Pour les historiens, cette période serait l’âge des ténèbres numériques au Canada.

Pour conclure, je crois que les institutions agissant seules pour relever les défis titanesques de l’ère numérique ne pourraient obtenir qu’un succès limité, notamment parce que le contexte numérique est relativement nouveau et extrêmement complexe.

Internet Québec Rapport et étude

Mesurer la culture numérique (ou l'absence de…)

Ce matin, Stéphane Baillargeon soulignait dans les pages du Devoir que La fracture numérique s’accentue au Québec. Il relève certains détails de l’Enquête quinquennale sur les pratiques culturelles, publiés dans la dernière livraison du bulletin Survol (pdf, 22p. fr) du Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (provincial). Par exemple, Stéphane Baillargeon indique :

La lecture des quotidiens (48 %) devance l’écoute de la radio (29 %) et la consommation de la télévision (26 %) en ligne.
Les hommes sont de plus grands consommateurs de culture dématérialisée. En moyenne, l’écart est de huit points de pourcentage pour les pratiques de référence de la consommation culturelle en ligne (journaux, radio, télé).
L’âge devient un facteur déterminant pour la musique et la télé en ligne. Si 13 % des « vieux » écoutent de la musique à partir de l’ordinateur, cette proportion gonfle à 66 % pour les jeunes de 15 à 34 ans. De même, plus de 75 % de ces jeunes regardent des vidéos sur leurs écrans comparativement à 22 % des 55 ans et plus.

Sur le même ordre d’idées, le CEFRIO a livré récemment la revue PerspecTIves 2012 (justement intitulé « L’expérience numérique« ) pour souligner ses 25 ans d’implication sur la scène numérique au Québec. L’organisme publie régulièrement le sondage NETendances sur les habitudes numériques de la belle province